Fenêtre jaune cadmium. Ou les dessous de la peinture
Hubert DamischUn fil en dessus, un fil en dessous : la tresse propose un modèle d'histoire plurielle, où le fil qui fait surface et occupe l'œil à un moment donné n'a de sens, et de tenue, que par rapport à ce qui vient en dessous, avant que de lever à son tour. L'abstraction et la figuration, le dessin et la couleur, la figure et le fond, l'image et le tableau, le voir et le lire : ces jeux d'oppositions binaires, s'ils en dessinent le champ, ne suffisent pas à rendre compte d'un travail dont on a pu croire qu'il retournait la peinture sens dessus dessous, alors qu'il ne prétendait à rien d'autre qu'à la mettre à plat et tout donner à en voir. Au risque pour le spectateur de ne plus s'y reconnaître et, pour le peintre, de se laisser prendre à une tâche proprement infinie, interminable.
Et le désir là-dedans, ou la femme (comme parlait Balzac) là-dessous? On n'en finira pas de relire Le Chef-d'œuvre inconnu, lequel fait le prétexte de cette traversée, en même temps qu'il lui sert, tout au long, de phare.